Malgré cette atmosphère pesante qui semble obscurcir l’horizon, le temps, lui, continue sa course, imperturbable. Comme le pèlerin en marche, l’introspection devient notre alliée. Elle nous guide pour redéfinir nos valeurs, vivre pleinement l’instant présent, plonger au plus profond de nous-mêmes pour reconnaître nos blessures… et chercher comment les guérir.
Mais elle nous invite aussi à faire le point sur nos forces et nos faiblesses, à retrouver la confiance, à manger plus simplement, à remettre notre corps en mouvement, à nous recentrer sur nos passions, sur ce qui nous fait vibrer.
Cette deuxième étape, “L’Ascèse”, incarne la modération consciente, une forme de discipline choisie, qui fait suite à la prise de conscience de “L’Éveil”.
À ce stade du pèlerinage,
j’apprends à écouter mon corps. Je ne me plains plus de la douleur au
tibia. Les difficultés des jours passés se sont estompées, digérées,
devenues souvenirs. Elles ont finalement renforcé mon esprit.
Je vis le moment présent. J’observe, sans juger. Je reçois ce que le
chemin m’offre, sans excès. Le silence s’installe, apaisant. Je sens la
paix intérieure s’installer, me guidant peu à peu vers l’étape suivante :
“L’Illumination”.
À partir du temple 23 (Yakuōji), je
poursuis mon chemin à vélo, acheté la veille. Je trace mon itinéraire
au plus près des sentiers empruntés par les pèlerins à pied.
Il pleut sur la côte sud... Les premiers jours sont ponctués de
mésaventures, mais j’en ris aujourd’hui. Ce qui ne nous tue pas nous
rend plus fort !
En traversant la province de Kōchi,
je découvre que certains temples sont distants de 50 à 80 kilomètres,
tandis que d’autres se concentrent autour des villes.
Après Kōchi, de longues plages de sable fin, doré comme sur la côte
Atlantique, bordent l’île. Shikoku me rappelle étrangement la Corse,
avec ses montagnes abruptes plongeant dans la mer.
Certains temples sont perchés sur
des éperons rocheux surplombant l’océan. Le chemin me mène à des lieux
spectaculaires, comme le cap Ashizurimisaki et le temple 38,
Kongōfukuji.
Je poursuis ensuite vers l’ouest, longeant la côte jusqu’au temple 39,
Enkōji, le dernier de la province. Les cerisiers commencent à fleurir
doucement, signe du renouveau.
Ce sont des instants de calme profond, de paix, de solitude choisie. Des moments précieux, propres à cette phase du voyage : “L’Ascèse”.
Vous trouverez dans cette seconde partie du pèlerinage les images du temple 24 au temple 39.
(Puis poursuivez la découverte avec les folios suivants…)
À bientôt pour la troisième étape : “L’Illumination”.
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